La Maîtresse de Rome de Kate Quinn

Publié le 17 Octobre 2013

La Maîtresse de Rome de Kate Quinn

La Maîtresse de Rome

de Kate Quinn

aux éditions Pocket

Quatrième de couverture:

La Rome du Ier siècle est sauvage. Des banquets aux orgies, des jeux du cirque aux complots politiques, la capitale de l'Empire sombre dans une frénésie de plaisir et de violence. Thea, jeune esclave d'une arrogante aristocrate, va bientôt devenir la femme la plus influente de la cité. Belle et intelligente, elle fera tout pour préserver son amour pour Arius le Barbare, gladiateur et idole du peuple. Quitte à défier l'Empereur, qui s'est promis d'en faire sa maîtresse.

La chronique de Lisa McLivres :

 

Kate Quinn nous offre ici une œuvre magistrale sur la grande époque romaine de l’Antiquité. Sa plume fluide et haletante, nous embarque dès les premières pages pour une épopée qui s’étend sur 15 années.

Au 1er siècle, à Rome, un nouvel Empereur vient d’être nommé. Il s’agit de Domitien qui succède à son frère Titus. Alors que son couronnement donne lieu à des fêtes et des jeux, nous allons découvrir deux mondes qui s’opposent : celui des riches et des puissants (les patriciens) et celui des pauvres et des esclaves (les plébéiens). Le premier est incarné par la belle et au combien sournoise et manipulatrice Lepida Pollia et dont l’esclave juive du nom de Théa représente le second.

Jeune aristocrate de la Rome antique, Lepida n’aura de cesse de monter le plus haut possible dans la hiérarchie et le pouvoir. Pour y parvenir, elle est prête à tout et misera tout sur sa grande beauté pour parvenir à ses fins et tenter d’approcher l’Empereur en personne. Personnage machiavélique, retors et cruel, Lepida symbolise à elle seule toute la sauvagerie et la domination des puissants de cette époque. A travers ce personnage et d’autres patriciens, l’auteure nous offre un spectacle effroyable et glaçant d’une société décadente où le sang et le sexe étaient les maîtres mots. Entre les fêtes orgiaques et les jeux de cirques sanguinaires, Rome nous apparaît comme la capitale de la débauche et de la violence.

Face à elle, nous avons Théa, jeune juive rescapée de la tuerie de Massada, qui pour son plus grand malheur deviendra la servante de Lepida. Esclave sans avenir et rongée par la culpabilité d’être la seule survivante de sa famille, Théa se noie progressivement dans un mal être tel qu’elle se fait du mal elle-même pour se punir de sa condition jusqu’au jour où elle va croiser la route d’Arius, un gladiateur rebelle et sombre qui va faire chavirer son cœur. Mais les jalousies de certains empêcheront le rapprochement de ces deux êtres et leurs destins prendront des voies bien difficiles.

Ces deux personnages féminins vont construire la trame de l’histoire en intégrant tout un tas d’autres personnages qui vont à leur façon servir à l’intrigue. Et c’est là également la force de ce livre, tous les personnages sont importants et très présents à tel point que nous ne savons plus qui sont les personnages principaux des secondaires. Tous ont leur importance et sont extrêmement bien travaillés par l’auteure.

Entre faits historiques et fiction, la lecture prend un rythme palpitant et addictif grâce aux descriptions pointues de l’époque. Les toilettes nous sont fréquemment décrites, ainsi que les coiffures et les accessoires. Nous découvrons avec intérêt et parfois avec dégoût quelques mets servis lors des banquets impériaux par exemple. Mais ce qui retient surtout notre attention, certes de façon assez morbide, c’est le monde des jeux de l’arène. Kate Quinn nous sert des combats de gladiateurs plus vrais que nature et nous transporte littéralement sur un banc de l’amphithéâtre Flavien, qu’on le veuille ou pas, où nous assistons à des scènes d’une sauvagerie et d’une cruauté déconcertantes. Mais ce monde-là fait partie intégrante de cette société, et les gladiateurs au « métier » si dangereux étaient pour la plupart fiers de se battre pour leur Empereur et très souvent adulés par la foule. C’est ce que connaîtra Arius pendant quelques années. Mais l’auteure nous décrit tout cela avec finesse sans moults détails gores et trop sanglants, sans l’intention de nous en « mettre plein les yeux ».

Cette fresque historique nous invite également au centre des complots politiques, des victoires des légions romaines sous le règne de Domitien. Grand général de l’armée et adulé de ses troupes, l’Empereur Domitien réussira à imposer le respect et prendra sous son aile le jeune Paulinus Norbanus (beau-fils de Lepida) dont il fera son préfet et son ami. Mais le lecteur va découvrir un homme sadique et vicieux dans son intimité. Attirer l’intérêt de l’Empereur c’est tomber dans un gouffre de douleur et de peur sans jamais y voir de sortie. Lorsque Domitien voudra faire de Théa la Maîtresse de Rome, sa maitresse en un mot, le destin de celle-ci sombrera dans l’horreur…

Aussi passionnante que divertissante, cette épopée se lit sans temps morts ni longueurs. Entre aversion et fascination, la société de la Rome de cette époque nous est dépeinte avec brio sans en faire trop en mélangeant magistralement Histoire et fiction. J’ai également apprécié la note de l’auteure à la fin du livre qui nous explique brièvement quels faits réels elle a choisi de garder dans l’histoire et quels sont les personnages inventés de toutes pièces ou inspirés de vrais.

Une belle réussite, dont je lirai la suite rapidement et avec envie. Un livre que je conseille vivement !

La Maîtresse de Rome de Kate Quinn

Rédigé par Lisa McLivres

Publié dans #Romans Historiques

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